Cet autre qui est moi
Lui et moi on ne s'entend pas.
Pour tout dire, j'ai du mal à le regarder en face.
Je le trouve trop... pas assez...
Je le soumets à la comparaison, qui, forcémement, est rarement à son avantage.
Cette relation conflictuelle est usante.
J'aimerais réussir à l'apprivoiser, j'en ai très envie. Il m'arrive même parfois de le tolérer, voir de lui trouver du charme.
Mais cette impression d'encombrement reprend vite le dessus.
Pourtant, à y regarder de plus près, il raconte simplement une histoire. Par exemple: ce petit ventre que je déteste tant, et bien il est le témoin de mes deux merveilleuses grossesses; ces ridules au coin des yeux sont quant à elles, la trace de tous mes sourires... Cette histoire, c'est celle du temps qui passe, des expériences qui nous forment, au sens propre comme au figuré.
Je n'aurai jamais des mensurations de rêve, j'aurai simplement les miennes, qui évolueront au fil du temps. Il me faudra certainement plus d'une vie pour aimer ce corps mais je peux commencer dès à présent à être plus tolérante.
Au fil de mon écriture, je me perds en mille pensées autour de ce corps, je trouve difficilement les mots qui traduisent correctement et au plus juste cette drôle de relation. Un idée pourtant s'impose: qu'est ce que je transmets à ma fille? (?)
Rien que pour elle, je veux faire ce travail sur moi.
Je me vois belle dans le regard de mes poulpots, dans celui de mon amoureux, alors je me dis que pourquoi pas après tout...
Promis, je vais essayer d'être bienveillante envers moi même. Et comme je dis à mes enfants: une promesse, ça se tient!