Parce qu'il y a des phrases que je ne pensais jamais avoir à prononcer... jusqu'à ce que j'ai des enfants!

1- Enlève ça de tes oreilles. Par "ça", entendez bâton, billes, playmobils... bref, tout ce qui n'a rien à faire dans une oreille.

2- Tu as fait caca aujourd'hui? Fonctionne également avec toute autre variante concernant la couleur, consistance... de ce que la bienséance nous demande habituellement de passer sous silence.

3- Il est où ton cucu? Il faut imaginer cette phrase prononcée avec toute la fierté qu'une maman peut ressentir quand son poulpot réussit à localiser son arrière train, devant une assemblée ébahie (comment ça il n'y a que moi qui suis ébahie??)

4- Oui, brillant doré peut nous accompagner. Ledit brillant doré étant une licorne imaginaire. WTF?

5- He m***, y'a plus de place pour Trotro! Oui, quand tu es parent, tu te mets des alertes pour guetter les dates de Dora, Ouioui et compagnie.

6- Je t'aime fort comme un dinosaure, jusqu'aux étoiles. Parce que je n'imaginais pas qu'on puisse aimer à ce point à l'infini de la mort qui tue, oui oui, tout ça!!

Et chez vous? Des phrases cultes?

Stop, pouce, pouny, pause...

Ca va trop vite pour moi. J' ai besoin de m'arrêter, de prendre non pas du temps  mais le temps.

Le temps de regarder grandir mes poulpots, le temps de partager un vrai moment avec ma soeur qui me manque, le temps d'apprendre à connaître vraiment ma nièce, le temps d'aimer mon amoureux comme il se doit... Le temps de vivre.

Je ne sais pas pour vous, mais tout va trop vite pour moi; je suis quelqu'un de stressé et même quand je suis concentré sur quelque chose, il y a inévitablement une partie de mon cerveau branché sur la suite. Bref, je vis avec une montre au(x) c** fesses. et par conséquent je ne suis jamais vraiment détendue.

Dans ma vie rêvée, nous vivons dans une maison ancienne avec des tomettes et un vieux parquet, nous avons un jardin juste assez grand pour recevoir nos amis aux beaux jours. Mes poulpots ont chacun leur chambre: rose et grise pour Lily et pour mon loulou un joli gris bleuté... Dans ma vie rêvée, nous avons même une chambre prévue pour un troisième bébé si l'envie nous en prennait. Dans cette vie là, c'est moi qui mène les poulpots à l'école tous les matins, et, le plus important de tout, je ne prononce pas cette phrase de maman sorcière: "viiiiite, on va être à la bourre!". Dans ma vie rêvée, j'ai le temps d'être une maman plus présente parce que libérée délivreé, non je déconne mais j'étais obligée de la faire du temps.

Quand je sors de cette bulle parce que la vraie vie n'attend pas, il y a toujours une partie de moi restée dans ce petit bout de bonheur simple, qui se demande comment en faire une réalité?

Je planche sérieusement sur ce projet, le projet de toute une vie...

En attendant, je serre les fesses et essaye d'apprécier chaque petit moment volé à cette foutue horloge qui me harcèle de ses tic tac assourdissants.

Lily grandit, sa réflexion se construit et ça me chamboule.

Je sens bien qu'il se passe des choses en elle en ce moment.

Elle me pose beaucoup de questions auxquelles il n'est pas touours simple de répondre.

Ces derniers temps, deux sujets reviennent: Jésus et la mort (youpi tralala). Sujets délicats car vastes et "personnels". Par personnel, je veux dire qu'ils renvoient à notre propre histoire et surtout à nos propres convictions.

Je ne sais pas pourquoi mais ma fille kiffe Jésus alors que... ben moi pas. Alors comment lui expliquer quelque chose auquel je ne crois pas... Mes enfants ne sont pas baptisés, je veux leur laisser ce choix.

Comment, du coup, lui expliquer les religions et leurs croyances vis à vis de la mort?

Je crois profondément au karma, aux ondes, aux énergies, à quelque chose de nous qui subsiste ici bas quand notre enveloppe est vide de vie.

J'ai donc choisi de dire à mes enfants que leur arrière grand mère, décédée il y a 15 jours, est une étoile, que l'on peut lui parler avec le coeur.

Ne pas leur parler du paradis et de l'enfer parce que je ne suis pas à l'aise avec ces concepts du fait que je n'y adhère pas.

Je suis ouverte à la discussion, ils choisiront leur croyance (terme que je préfère à celui de religion), je les accompagnerai au mieux dans leur questionnement, en essayant de ne pas les influencer.

Je m'appuie d'ailleurs ces derniers temps sur "le livre des pourquoi" ainsi que sur "l'imagerie des tout petits: la Bible", pour combler mes lacunes.

Voilà donc où nous en sommes: une petite fille de 5 ans en construction, pleine de questions; une maman parfois désemparée qui se dépatouille comme elle peut avec ces questions existentielles si importantes  et des livres pour nous accompagner.

Et vous, comment abordez vous ces questions avec vos poulpots?

Le rythme reprend sa course folle, les lever trop tôt, se presser de les habiller leur petit dej' tout juste avalé, se dépêcher de déposer Louis à la crèche, Lily chez sa grand mère et cavaler pour arriver à temps au boulot. Tout ça m'amène à me poser une simple question: pourquoi me mettre dans cet état?? Quel sens à toute cette tension?

Je crie, je leur refile mon stress... Mon coeur se noue quand j'entends Lily me dire " on est à la bourre maman?" et Madame Culpabilité se rappel à mon bon souvenir.

Après ces matins speed, avec le recul, je me demande ce que je veux transmettre à mes enfants, quels souvenirs je veux qu'ils aient de leur enfance... Et le premier mot qui me vient à l'esprit c'est "bonheur". 

Je veux les voir grandir, s'épanouir, s'interroger, se remettre en question tout en ayant suffisamment de certitudes quant à leur(s) valeur(s)...

Je me suis rendue compte qu'il est, ou en tout cas, qu'il m'est difficile de les guider vers ce chemin tant que moi même je ne me serais pas affranchie d'un travail sur mes angoisses, sur mon stress et sur mes propres certitudes.

Alors voilà, depuis ce matin, j'ai décidé de mettre en place un exercice tout simple, qui j'espère, deviendra un automatisme . Quand je sens que ça monte, que je vais crier ou bien les stresser (par "les", comprendre mes poulpots), je stoppe net et je respire 3 fois en ayant en tête une seule chose, la plus importante dans mon monde: Eux.

Je ne sais pas si ça va fonctionner mais j'essaie, je veux me donner les moyens de leur transmettre autre chose que du négatif, des angoisses, trouver une autre communication que les cris. Je veux un quotidien apaisé.

Et parce que parfois une illustration vaut mieux qu'un long discours...

* illustration de Margaux Motin. Si vous ne connaissez pas, c'est génial, je suis juste fan!!